Autres pistes : en IME

 


 


J’ai aussi travaillé avec des IME. Selon le niveau des enfants, l’écriture se fait plus ou moins par dictée à l’adulte.
Deux travaux très différents, menés aux IME de Ville-le-Marclet et Grand-Laviers (Somme) et celui de Beauvais (Oise).
A Ville-le-Marclet, les jeunes enfants étaient si agités que je n’ai jamais pu travailler avec le groupe complet (ils devaient être huit !). J’ai donc écrit une histoire en travaillant successivement avec un ou deux enfants, rarement trois. C’est donc moi qui assurais la continuité du récit. La participation des enfants a été très inégale et s’est souvent concrétisée par des dessins.
A Grand-Laviers, dans la mouvance de mon roman sur le cimetière chinois (« Sans retour », cf. les ateliers pour collégiens à la Segpa Ponthieu d’Abbeville), j’ai entrepris d’écrire une histoire similaire avec un petit groupe d’ados cette fois plus âgés et plus rompus aux exigences de l’établissement. Travail essentiellement oral, pour lequel je travaillai essentiellement à partir de photos (reproduites en A3). Le sens de la continuité est difficile à faire percevoir mais chaque séance était une aventure un peu nouvelle. Néanmoins, là encore, lorsque la lecture en a été faite publiquement, j’ai été frappé du sentiment d’appartenance qu’éprouvaient les auteurs.

Démarche tout autre à l’IME de Beauvais où une classe travaillait dans le cadre d’un projet (trop) complexe :
. au départ ils bénéficiaient de l’intervention de Jean-Claude Marq, violoncelliste, pour s’initier à l’instrument ;
. par ailleurs une photographe travaillait avec eux sur le thème du portrait ;
. enfin, le responsable pédagogique et l’enseignante voulaient els faire travailler sur des productions plastiques contemporaines (Klein, Dubuffet, Pollock…).
Je suis intervenu à la demande de l’ami Hervé Binet – les complicités sont décidément indispensables à la bonne tenue d’un atelier – pour deux séances autour de Dubuffet. A partir d’un tableau (repro en A3), la discussion fut menée par Hervé et moi pour faire surgir de multiples champs lexicaux, de multiples images. A partir de quoi je m’isolai au fond de la classe et, en un quart d’heure, écrivit un texte personnel dans lequel je reprenais un maximum des idées émises par les ados. Il était bien sûr nécessaire que chaque texte se prête à la transposition musicale : d’où des idées de bagarres de chats, de mouvements de flots, de bruit du train, etc.
Au final, avec l’intervention de Philippe Legrand (qui écrivit le texte sur Soulages), je cadrai l’ensemble et lui donnai forme. (cf. livret imprimable ci-joint)
Un spectacle de 18 minutes fut présenté devant d’autres classes et les parents : j’assurais le rôle du conteur qui déroulait le voyage en train avec ces six haltes dans des gares qui étaient en fait des tableaux des peintres. Les ados jouaient leur partition au violoncelle (sous la direction de J.-C. M.) cependant qu’un vidéoprojecteur créait un environnement visuel à partir d’œuvres réalisées par les jeunes autour des peintres abordés.
Belle expérience mais le texte joint doit être pris pour ce qu’il est : un texte écrit par trois adultes à partir des propositions lexicales des jeunes.

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