la voiture bleue [3]

c’est en septembre lentement étirant sa carcasse
la voiture bleue à la saison où le cœur vacille
ces paysages elle en a griffé toutes les courbes
toutes les lignes elle en a épousé les contours

toutes les nuits tous les jours à en perdre le souffle
elle a monté dévalé les collines de l’âge
un peu perdue et ralentissant sa folle allure
elle va son pas se prélasse et s’attarde sur le retour

on ouvre le capot frémissant sous les étoiles
la mécanique exhale des tendresses de femme
la voiture bleue s’alanguit et soupire attendrie
étire lentement sa carcasse et silencieux le cœur vacille

musique Pascal Fontaine
1997 – 50 ans