mettons que vivre est un vieillard

mettons que vivre est un vieillard
qui porte des fleurs sur la tête
mon cœur s’en vient de la mémoire
chantant comme un fou à tue-tête
comme un ivrogne titubant
puisque dormir n’est qu’une trêve
le long des murs et sur un banc
ailleurs débutèrent nos rêves

et quand tu étais à paris
sous ce vrai bleu rêve de ciel
près de l’hôtel du paradis
dans la magie de ton sommeil
le long des jardins passe un vent
qui s’en va en pluie monotone
ainsi qu’il convient aux amants
comme nous l’appelons l’automne

pendant des jours et des années
au temps de chaque chose neuve
et des nuits toujours espérées
sous moi si neuve et que t’émeuvent
mes mains rythmant fragile et doux
ton corps puissant comme une rose
ta joie ton chant et chant si doux
le désordre de chaque chose

très tôt dans le jeune matin
qui enserre une terre blanche
je porte ton cœur dans le mien
et nous marchons dans le silence
ta vie et moi nous fermerons
soudain d’une façon très belle
comme la neige sur ton front
très doucement dans un bruit d’ailes

emprunts à Cummings
musique Laurent Fontaine
1981